LVMH, EADS, Google, le top 3 des employeurs
LVMH, EADS et Google sont les trois employeurs préférés des étudiants d’écoles de commerce et d’ingénieur, selon le classement Universum 2010. Interview de Julie Giraud-Avril, responsable marketing France chez Universum.
Pour la 10ème année consécutive, le cabinet d’études international Universum vient de publier le palmarès des 100 entreprises préférées des étudiants. Plus de 20 000 étudiants ont effectué 68 000 évaluations d’employeurs entre novembre 2009 et février 2010 afin d’élire leurs employeurs idéaux.
Première observation. LVMH reste à la première place du podium chez les étudiants en écoles de commerce talonné de près par L’Oréal. Nouveauté 2010 : l’arrivée de Google sur la 3ème marche du podium. Après avoir fait son entrée directement à la 17ème place en 2008, le leader mondial des moteurs de recherche éjecte Air France du top 3. Du côté des ingénieurs, EADS domine largement le classement suivi de Veolia Environnement. Tout comme chez les commerciaux, Google se fait la part belle chez les ingénieurs. En se plaçant là aussi à la 3ème place, la boîte symbole d’Internet profite d’un fort engouement au détriment d’EDF qui perd, cette année, deux places pour arriver en 5ème position. Autre évolution : les banques et les assurances remontent dans le classement des étudiants en école de commerce : BNP-Paribas est en 9ème place, la Société générale en 21ème. À l’inverse, les secteurs de l’automobile et de la construction directement affectés par la crise économique peinent à séduire. Explications.
Les grands noms du luxe séduisent encore les jeunes en école de commerce, quelles en sont les raisons ?
Julie Giraud-Avril : Le luxe attire toujours. Les jeunes sont séduits par des entreprises sexy et qui sont financièrement rassurantes. Avoir un nom sur son CV comme LVMH ou L’Oréal permet de lancer sa carrière. C’est un véritable levier pour la suite.
La surprise vient de Google qui rafle la 3ème place, quels sont les atouts de la marque ?
J. G.-A. : Les jeunes diplômés se précipitent chez Google car l’entreprise est cool et sa stratégie marketing fonctionne. Google fait beaucoup de marketing viral, la marque est omniprésente au quotidien. Le procédé d’identification est fort. Les étudiants pensent qu’ils peuvent s’épanouir professionnellement et personnellement. Ils estiment même pouvoir travailler sur un projet personnel comme ce fut le cas pour Google Earth proposé par des stagiaires. Autre aspect séduisant : le côté fun de la marque, ses couleurs, son état d’esprit et une hiérarchie linéaire qui donnent le sentiment d’être à l’aise au travail. La solidité financière de l’entreprise participe également à attirer de jeunes diplômés.
Pourquoi les étudiants plébiscitent de nouveau banques et assurances ?
G.-A. :Dès qu’il y a une crise, les étudiants des grandes écoles se dirigent vers le marketing ou la finance. En 2008 pendant la crise, ils se sont tournés vers les cabinets de conseil ou d’audit mais aujourd’hui, ils font leur retour vers la banque car la conjoncture économique est meilleure. Ils ont souvent mené des études coûteuses, ils attendent de leur travail un retour sur investissement.
Inversement l’industrie et l’automobile plongent…
J. G.-A. :L’ingénieur est très cartésien, il a les pieds sur terre et se dirige là où les secteurs recrutent. Il y a quelque temps, les ONG avaient le vent en poupe, aujourd’hui le high tech est à la mode au détriment de l’industrie et de l’automobile.
Cette reprise économique signifie-t-elle que les étudiants croient de nouveau en un avenir professionnel meilleur ?
G.-A. : L’employeur en tant qu’entité morale sur laquelle on pouvait compter n’existe plus. Les étudiants qui entrent sur le marché du travail ont vu leurs parents se faire licencier même après des dizaines d’années de fidélité à leur entreprise. Ce qui compte aujourd’hui, ce sont eux en tant qu’êtres individuels. La crise est passée par là, l’employé a été pressurisé, l’étudiant n’a pas envie de vivre cette situation dans son travail et privilégie un équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Un exemple marquant : la recrudescence des célébrations le jour de la Saint-Valentin dans les entreprises, les employés se rencentrent sur eux, sur des valeurs personnelles plus que professionnelles.